1937. A Paris, doit souvrir, le 25 mai et pour six mois, lExposition universelle, officiellement dénommée : Exposition Internationale des Arts et des Techniques appliquées à la Vie moderne. Elle se tiendra face au Palais de Chaillot, construit pour lévénement, sur le Champ-de-Mars et se prolongera sur les quais de la Seine jusquau Grand Palais. Plusieurs millions de visiteurs sont attendus.
La Fée électricité étant lun des grands thèmes de lexposition, les organisateurs ont souhaité que des véhicules électriques transportent les visiteurs entre les 190 pavillons répartis sur plus de cent hectares.
Un cahier des charges rigoureux est établi. Louis Renault, consulté, affirme quaucune voiture électrique ne peut y répondre et propose différentes solutions à moteur thermique. Le projet prend du retard. Louis Verney, constructeur dautocars au Mans, tente alors de relever le défi.
Le temps presse, le marché lui sera accordé si, dans un délai dun mois, il peut présenter « un véhicule de quatre places atteignant 40 km/h en palier et capable de gravir dix fois la rue de Magdebourg sans recharger les batteries » (cette rue monte au Trocadéro avec une pente assez forte).
Louis Verney équipe un châssis Renault Celtaquatre dun moteur de 48 volts alimenté par des batteries Vétra et présente une très jolie voiture découverte. Les essais sont concluants et le pari gagné !
Ce sont 35 taxis qui lui sont commandés et qui vont être construits dans les ateliers de lavenue Olivier-Heuzé.
Ces taxis, avec chauffeur en livrée blanche, véhiculeront en silence et sans pollution, de nombreux visiteurs et souvent des invités de marque dans les larges allées de lExposition.

Un des taxis Celtaquatre sous la Tour Eiffel

Le Duc de Windsor et son épouse, Wallis Simpson, découvrent lExposition à bord dun taxi électrique
(le passager à lavant est sans doute leur garde du corps !)
Il semble quaucune de ces voitures nait survécu à la Guerre et de nombreux amateurs danciennes Renault ont vainement cherché leurs traces. Heureusement, il nous reste les photographies de celle qui apparaît comme la « grand-mère » de la petite Renault Zoé qui sillonne aujourdhui nos villes.
Jacques-Henri Minier