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1909, Paul d’Estournelles de Constant, prix Nobel de la Paix

Né à La Flèche en 1852, prix Nobel de la Paix en 1909, Paul d'Estournelles de Constant est une figure méconnue de l'histoire contemporaine, même dans son département natal. Longtemps associé au défaitisme parce qu'il avait suscité avant 1914 une réflexion sur le rapprochement franco-allemand (comme Joseph Caillaux, autre sarthois bien oublié), il fut l'un des promoteurs de l'arbitrage international, à l'origine de la Société des Nations.
Sénateur de la Sarthe, sa carrière politique et diplomatique fut consacrée à la conciliation entre les États, avec une grande ouverture sur l'international et les idées nouvelles telles que l'arbitrage, la création d'une fédération européenne, l'égalité et le droit de vote des femmes ou la mondialisation avec la montée du «péril jaune». D' Estournelles était en avance sur son temps, voire visionnaire. Toute l'histoire de la famille, d'origine protestante, le prédestinait d'ailleurs aux combats pacifiques qu'il a conduits lors de ses nombreux mandats.


Monument à la mémoire de Paul d'Estournelles de Constant, place des Jacobins au Mans, avec un extrait de l'un de ses discours : «Tout le travail, toute la patience, tout le génie de l'homme est inutile sans la paix». Œuvre de Paul Landowski.


Portrait de Paul d'Estournelles de Constant. Revue historique et archéologique du Maine

Pour éviter la grande guerre européenne qu'il voit approcher, il intervient devant le Sénat et, le 28 avril 1909, il va même devant la Chambre des Seigneurs, à Berlin, prononcer un discours en faveur d'un rapprochement franco-allemand. La même année, il se voit décerner le prix Nobel de la Paix qui avait déjà été attribué à Frédéric Passy et Louis Renault. De l'été 1914 au traité de Versailles en 1919, il correspond avec Nicholas Murray Butler, président de l'université de Columbia à New York et prix Nobel de la Paix en 1931. Ses lettres dénoncent les crimes de guerre et décrivent la vie quotidienne des Français dans les zones occupées, à l'arrière, à Paris et dans la campagne sarthoise. Elles constituent une chronique passionnante de l'époque. La paix, un long combat qu'il mène avec détermination de 1878 à 1924, année de son décès.
Conscient de son importance future, d'Estournelles fut aussi un ardent défenseur de l'aviation civile et militaire dont il dessine le rôle futur devant le Sénat. En 1908 il se rend à de nombreux meetings aériens, en particulier ceux de Wilbur Wright. Il compte au nombre des personnalités présentes lors de l'inauguration du monument en hommage à Wilbur Wright et à la gloire des pionniers de l'aviation, au Mans, le 17 juillet 1920. Ce monument est aussi l'œuvre de Paul Landowski.


Monument à la gloire de Wilbur Wright, île aux Planches au Mans

Sources :
.Tison Stéphane, agrégé d'histoire et maître de conférences à l'université du Mans, Paul d' Estournelles de Constant, 2015, Presses universitaires de Rennes.
.Tison Stéphane, en collaboration avec Akhund Nadine, Correspondance avec Nicholas Murray Butler,2018, Alma Éditeur.



Francis Landier