Par Pierre Gallienne

La Grande guerre ou les conséquences d'une hécatombe
e bilan humain de ce conflit est effroyable. Les chiffres sont implacables : tous belligérants confondus, il faut compter 9 395 000 tués et 20 725 000 blessés. L'Europe, au début du XX^e siècle, dominait le monde. Son élite a été fauchée.

Il est permis de rêver et de verser dans l'uchronie*... Et si cette aberration n'avait pas eu lieu ? Tous ces hommes, disparus dans la fleur de l'âge, ces futurs médecins, ingénieurs, avocats, ces artisans, amoureux du travail bien fait et dont le savoir-faire a été définitivement perdu, ces ruraux, durs à la tâche, auraient, en raison de leur expérience et de leur créativité, modifié sans aucun doute notre existence actuelle. Mais sous quelle forme ? Les valeurs professées par les sociétés de chaque époque étant différentes, nous ne le saurons jamais.

Et que dire du déficit humain ? Notre pays avait, en 1940, le même nombre d'habitants qu'au début du XX^e siècle. On omet très souvent de se pencher sur le sort de celles qui ont été surnommées "les veuves blanches". Ces jeunes filles en âge de convoler sont restées célibataires, les os de leurs conjoints potentiels reposant sous les milliers de croix des cimetières militaires.

À la fin de ces quatre années qui ont vu le sacrifice d'une génération, le bon sens populaire qui ne s'y est pas trompé, a dit : "ce sont les meilleurs qui y sont restés".

* L'histoire avec des si... telle qu'elle aurait pu se passer.