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Spa ou 24 Heures de rivalité

Ce lieu de villégiature est connu depuis plus de 150 ans. Des familles riches d’Europe s’y retrouvent pour y prendre les eaux, aussi les moyens financiers n’y manquent pas, alors…

La ville de Spa se trouve liée à la course automobile depuis bien longtemps puisque la toute première épreuve belge consiste à relier Bruxelles à Spa. Le Belge Pierre de Crawhez l’emporte, en juin 1898, au volant d’une Panhard et Levassor. Elle est suivie de deux compétitions l’année suivante. Le 1er juillet, sur 179 km, Gaëtan de Knyff gagne Bruxelles-Namur-Spa, avec une Peugeot. Le 4 juillet, se dispute Spa-Bastogne-Spa qui voit la victoire du même équipage.

Le succès des 24 Heures du Mans en 1923 a donné des idées aux Belges de la région de Spa- Francorchamps (Ardennes). Aussi, les 19 et 20 juillet 1924, soit cinq semaines après les 24 Heures du Mans remportées par une Bentley, devant deux La Lorraine puis deux Chenard-Walcker. 27 bolides sont installés « en épi » avant de s’élancer. Hormis les deux firmes de tête dans la Sarthe, nous y retrouvons pratiquement les mêmes protagonistes. Sur ce circuit long de 14,95 km, une Bignan précède une Chenard-Walcker puis une autre Bignan, à l’arrivée.



Plan initial du circuit de Spa-Francorchamps



1930, départ type Le Mans

En 1925, les Chenard-Walcker réalisent un doublé. Les huit premières places de 1926 sont obtenues par des voitures tricolores… mais le vent ne va pas tarder à tourner !

Surprise, la marque belge Excelsior obtient le doublé en 1927. L’an suivant, une Alfa Romeo y bat deux Chrysler. Triomphe Alfa Romeo en 1929 (4 premières places) et en 1930 (triplé). Mercedes s’impose en 1931, puis Alfa en 1932, 1933 (triplé). Pour 1936, Alfa renoue avec la victoire devant deux Delahaye. En 1938, une Alfa Romeo domine une Delage.



Quatre voitures aux 24 Heures de Spa, 1929



Robert Benoist et Attilio Marinoni aux 24 Heures de Spa 1929



Boris Ivanowski aux 24 Heures de Spa 1930



Trois autres voitures, la même année



Alfa Romeo, 1930



24 Heures de Spa 1932
En haut, deux voitures au virage de La Douane
En bas, le départ

Après les hostilités, Spa revit avant Le Mans et l’édition belge se déroule les 10 et 11 juillet 1948 avec le triomphe d’une Aston Martin. Pour nous Sarthois, la course de 1949 doit demeurer longtemps dans nos mémoires car deux Sarthois vont s’illustrer. Le vainqueur, le Manceau Jean Lucas mène sa Ferrari au succès avec Luigi Chinetti. Ils devancent l’autre Sarthois Edmond Mouche (déjà 4e en 1948) et Henri Louveau (Delage).

La dernière édition des 24 Heures de Spa se déroule en 1953. Elle voit un affrontement entre des Ferrari d’usine, battues au Mans, rivaliser avec des Jaguar privées… Le duo Farina-Hawthorn l’emporte devant deux Jaguar. Là s’arrête, définitivement cette fois, une épreuve intéressante mais rapportant sans doute moins aux organisateurs que le Grand Prix de Belgique qui se dispute sur le même circuit !

Mais les 24 Heures de Spa-Francorchamps ont une suite.
Effectivement l’épreuve va renaître, mais à l’aide d’autres acteurs. Des voitures de tourisme vont y connaître la vitesse sur le double-tour d’horloge de 1966 à 1973, de 1982 à 1986 puis 1988. Par la suite, des voitures de Grand-Tourisme s’y affrontent.

Puis, Daytona est inspirée par les 24 Heures du Mans.
En 1966, l’ex-épreuve des 2 000 km de Daytona (Floride, USA) devient les 24 Heures de Daytona… décidément la course sarthoise fait école ! Cette année-là Ken Miles et Lloyd Ruby mènent leur Ford GT 40 MK 2 à la première place. Parmi les Français victorieux, il ne faut pas manquer de signaler le Manceau Sébastien Bourdais, en 2014.



Les lourdes et massives Bentley vinrent rarement à Spa, où elles ne réussirent guère, sans doute en raison du relief qui devait avantager des machines plus légères, plus maniables. D’ailleurs, le dessin du circuit manceau actuel aurait-il permis, « aux plus rapides camions du monde » (Bentley) comme l’affirmait un célèbre constructeur français, de remporter autant de victoires ?

Ensuite, on peut considérer que Spa proposait une revanche de l’édition du Mans ce que seront les 12 Heures de Reims dès 1953. Cette année-là, la Jaguar de Moss-Whitehead l’emporta en Champagne.



Jean-Pierre Delaperrelle