Par Roger Crétois

Connaître le passé pour construire l´avenir

veiller la curiosité de chacun, faire connaître le patrimoine sarthois dans le but de le protéger, voilà certains des objectifs de La Vie Mancelle & Sarthoise. Et la tâche s´avère passionnante. Tous les deux mois, de nombreux sujets constituent autant d´éléments de notre héritage commun, que ce soient les études de nos rédacteurs ou la poésie de Serge Brindeau, la broderie de Bourg-le-Roi, le Grand-prix de France moto ou "l´invention" d´un aqueduc romain, ou bien encore la guérison miraculeuse de Marie Gourmy.

Dans la longue série d´articles relatifs à la santé locale, il en est un qui me tenait particulièrement à cœur : la condition de l´Enfant, je ne veux pas parler de ceux qui sont entourés, dans la chaleur d´un foyer, ni de ceux qui sont admis sinon désirés, mais plutôt des laissés pour compte, comme l´ont été deux de mes quatre grands-parents.

Jocelyne Portier ouvre une parenthèse dans son immense travail universitaire et nous retrace la législation qui, de 1512 à 1873, régit la vie des "enfants trouvés". D´autres petits n´avaient pas la "chance" de profiter d´un quelconque suivi : les encombrants enfants placés en nourrice, ceux qui n´avaient pas été supprimés à la naissance (mais c´est l´objet d´une autre publication) ont subi un grand taux de mortalité, allant jusqu´à 80 %. Un médecin, le docteur Collière, à La Ferté-Bernard, a lutté toute sa vie durant, pour assurer à quelques-uns une petite enfance heureuse, la vie des infirmières, les "femmes en blanc", comme celle des Delagenière ou des Mordret sera contée dans un numéro suivant.

"Quand on aime la vie, on aime le passé parce que c´est le présent
tel qu´il a survécu dans la mémoire humaine."
Marguerite Yourcenar